Forums Carnets de photographes Invités Invité ST en ligne Octobre : Jérôme Guillaumot Répondre à : Invité ST en ligne Octobre : Jérôme Guillaumot

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Jegu
Participant

    Merci Pascale pour ton invitation et bonjour à tous. Je suis heureux de cette prochaine rencontre et je profite de ce post pour me présenter « succinctement ».

    Depuis mon plus jeune âge je suis attiré par le monde animal et j’ai développé progressivement mes connaissances sous la houlette de mon grand frère qui me précédait de quelques années dans ce parcours initiatique. Enfant, j’habitai près du zoo de Lunaret où j’ai découvert pour la première fois en vrai les espèces mythiques que je voyais à l’époque dans mes premiers livres animaliers ou à la télé dans des émissions comme « Les animaux du monde », « Daktari », « Flipper le Dauphin » ou « Skippy le Kangourou ». Les toujours-jeunes boomers qui me lisent se reconnaitront sans doute. C’est d’ailleurs à Lunaret que je fis mes premières photos de Guépard à 10 ans… au polaroid. En fait je ne suis réellement venu à la photo que plus tard, vers l’âge de 17 ans, lorsque mon père m’offrit mon premier 24×36 pour mon bac. Un Asahi Pentax Kx. Parisien à cette époque, je fis mes armes dans la photo de rue et la nature mort. Une bonne école pour commencer à maîtriser les bases de la composition. Après mes études, j’entamais une carrière professionnelle dans le domaine du conseil en organisation qui ne me laissa que peu de temps libre pour m’adonner à la photo.

    Mon premier voyage en Afrique, au début des années 90 à véritablement été une révélation. Je réalisai qu’il était encore possible d’observer cette grande faune sauvage et l’amour de la nature que j’éprouvais depuis tout petit, s’est transformé en passion pour la photographie animalière. L’Afrique a une place spéciale dans mon parcours de photographe animalier. J’y ai effectué une trentaine de séjours depuis ce premier voyage et je suis toujours ébloui par ses paysages et sa faune étonnante. Ce goût pour l’exploration de nouveaux horizons m’a porté aussi vers d’autres contrées extraordinaires : Australie, Nouvelle Zélande, Norvège, Chili, Costa Rica, Canada et bien d’autres.

    Mais au-delà de cette attirance pour cette faune lointaine, j’ai un appétit inextinguible pour le monde animal et bien sûr cette passion m’a conduit à m’intéresser à notre faune de proximité. Birdwatcher et ornithologue amateur depuis 30 ans, j’ai passé et je passe encore beaucoup de temps sur le terrain à observer l’avifaune de mon Languedoc natal et à participer à des actions de protection. Au plan photographique, 2 sujets m’ont donné l’occasion d’une approche plus personnelle :

    En 2011, je réalisai ma première exposition, à Montier en Der, dont le sujet était simple et ambitieux à la fois : montrer les espèces communes de nos jardins, en vol… Et, au plan « artistique », j’avais pris le parti de les présenter de façon minimaliste sur fond blanc. J’ai appelé ce projet « Voltige » tant les positions prises en vol par ces acrobates de nos jardins peuvent être spectaculaires. J’ai ensuite poursuivi ce projet en appliquant la même approche mais cette fois avec des espèces de l’avifaune africaine.

    Le second sujet est celui qui je vais vous présenter le 21 octobre. Il s’agit de mon espèce favorite, le Rollier d’Europe. Lorsque je l’ai rencontré pour la première fois, il y a environ 40 ans, j’ai cru avoir affaire à une espèce exotique échappée d’une volière. Ses magnifiques couleurs dénotent par rapport aux autres espèces de nos contrées et ne sont égalées que par celles du Guêpier d’Europe et du Martin-pêcheur qui sont ses cousins dans l’ordre des Coraciiformes. Peu à peu j’ai eu l’opportunité de renouveler ces rencontres. Et il est devenu mon oiseau fétiche. Ceux qui connaissent l’espèce savent à quel point elle est attirante. Mais elle reste cependant rare et mal connue. Ses effectifs sont faibles en France (environ 1500 couples pour tout le pays) et cantonnés dans les départements périméditerranéens. De surcroit le Rollier est assez difficile à approcher et donc à photographier. C’est aussi ce challenge de parvenir à en savoir plus sur cette espèce peu commune qui m’a motivé au cours de ces années. Depuis 15 ans, il occupe une grande place dans ma vie : observation sur le terrain, affûts photographiques, pose de nichoirs, actions pédagogiques, publications. J’ai tenté de documenter le résultat de toutes ces recherches ainsi que mes meilleures images dans la publication d’un livre « Territoire de Rollier », une monographie sur l’espèce qui est aussi le récit de mes rencontres avec l’Oiseau Bleu au cours desquelles j’ai appris à le connaître et à l’admirer. Mais je n’en dirai pas plus pour ne pas trop déflorer le sujet. J’espère que cette cette introduction ainsi que les quelques clichés qui vont suivre vous donneront envie d’en savoir plus. Rendez-vous donc le 21 octobre prochain pour échanger avec vous sur cette espèce rare et magnifique.

    Jérôme