#33063
Bernard Deman
Participant

    Bonjour à tous,

    La question soulevée par Reporterre ne peux pas avoir de réponse tranchée tant les conditions de prises de vues sont variées. Pascale a raison de souligner que ce qui importe est l’impact que le photographe a sur la faune sauvage et la « distorsion de concurrence » entre  photographes lors des concours.

    Les ornithologues anglais ont observé que le bec des mésanges s’étaient allongé depuis que des générations de britanniques nourrissent l’hiver les oiseaux avec des boules de graisse dans des filets. C’est un exemple de l’impact de l’homme sur l’évolution des espèces. Dans quelques années peut être les impalas chercheront refuge au milieu des rangées de Land Rover qui observent la vie des grands carnivores d’Afrique et les ours finlandais seront accros aux croquettes.

    Je plaisante à moitié car le nombre de photographes animaliers augmente ce qui augmente l’impact sur la faune malgré toutes les précautions prises et les professionnels ont des objectifs financiers que l’on peut comprendre mais qui parfois font oublier les grands principes. C’est toujours difficile de faire de sa passion un métier.

    Concernant les photos primées je suis de l’avis de Pascale il n’est pas possible de les éliminer car si l’on voulait le faire où faudrait-il mettre le curseur? Pour la même raison il me parait difficile de faire 2 catégories différentes. Il faudrait aussi prendre en compte les moyens utilisés (flash, écran, type d’objectif …) Cela n’est guère envisageable.

    Par contre nous pourrions exiger d’avoir le QQOC de chaque photo.

    C’est d’une certaine façon ce que fait l’ASCPF avec les cartels qui accompagnent toutes les photos exposées.

    Qu’est ce que le QQOC?

    Q= Quoi. Q = Quand. O = Où. C = Comment.

    Quoi permet de savoir de quel animal il s’agit.

    Quand précise la date voire l’heure de prise de vue et est une information importante pour tous les naturalistes

    Où précise le lieu de prise de vue. Comme pour les champignons il ne faut pas donner les coordonnées GPS afin d’éviter les effets de foule mais on doit pouvoir situer l’action. Ce qui intéresse aussi les naturalistes que nous sommes.

    Comment permet de savoir si la photo a été prise dans un affut, à la billebaude, avec un apport de nourriture, des flash, ou toute autre info caractérisant la photo sans pour autant dévoiler des secrets de fabrication.

    Chaque photo pourra ainsi être appréciée et jugée en connaissance de cause. Et chaque observateur aura sa grille de lecture. Une belle photo même prise dans un affut 4 étoiles peut rester une belle photo et primée comme telle. Olivier Carrey a fait un vrai travail d’observation compte tenu du temps qu’il a passé. Chacun aura son avis sur l’impact ou non sur la faune. Un impact qui d’ailleurs peut être différent selon les conditions météo, le nombre de visiteurs, les conditions de nourrissage, ou divers autres éléments.

     

    L’ASCPF est-elle prête à demander le QQOC des photos dans ses concours et expos?

    Bonnes réflexions

    Bernard