Didier Chaumeil

Je devais avoir 7 ou 8 ans lorsque l’on m’a offert une encyclopédie sur les animaux sauvages d’Afrique. Je crois bien, que ce jour-là, est née ma passion pour la nature et la faune sauvage.

A la fin de l’adolescence, prenant conscience que ma soif de découverte du monde sauvage devait se faire dans la nature, j’ai décidé de m’inscrire à une association ornithologique, le Groupe Ornithologique Parisien (ancêtre du CORIF et maintenant de la LPO Ile-de-France).

La vision des premiers oiseaux à travers des jumelles a été pour moi une véritable révélation. J’ai été littéralement subjugué devant la beauté de ces créatures. Véritable tournant pour moi, cela a décidé de mes orientations futures : études universitaires de biologie et d’écologie, voyages naturalistes, achat de matériel d’observation et de photographie, participation à des recherches naturalistes.

Au fil du temps, je me suis rendu compte que ce que j’aimais par-dessus tout, c’était la véritable nature sauvage. Or en Europe et en France, seules les montagnes possèdent cette caractéristique. Cela m’a conduit tout naturellement à me rendre très souvent dans les Pyrénées (En France, à l’époque, c’était le seul massif sauvage , les loups n’étaient pas encore présents dans les Alpes). J’y ai d’abord cherché les grands rapaces et enfin le maître de ces lieux : l’ours des Pyrénées. Nous sommes dans les années 80-90. C’est encore la population autochtone qui hante le Haut Béarn. Il a fallu plusieurs années pour je finisse par voir et même photographier cette bête mythique ! J’avais enfin pu saisir l’âme de la Nature…

Après mes études, j’ai eu plusieurs contrats sur l’écologie de la faune sauvage dont un au sein du Parc national des Pyrénées où j’ai effectué un travail sur les données relatives à l’ours brun et participé à son suivi scientifique. Au même moment, j’ai été accompagnateur de voyages (agence « Voyages Nature »). J’étais chargé principalement de l’accompagnement naturaliste, notamment sur les ours (Alaska, grand nord canadien, Pologne, Yougoslavie et Laponie).

Après mon travail de recherche en écologie, j’ai travaillé pendant 8 ans pour une agence spécialisée en photo animalière et de nature : Jacana (années 90). J’ai été documentaliste iconographe puis chargé de choix des photos rentrant au sein de l’agence (Editing). Voyant tous les jours des photos d’endroits sublimes, j’ai eu envie d’aller voir par moi-même. Ainsi durant cette période, j’ai effectué de nombreux voyages dans des pays lointains (Namibie, Guyane, Mexique, Malaisie, Thaïlande, Indonésie…).

Je travaille maintenant à la bibliothèque scientifique de la Cité des sciences en tant que bibliothécaire dans les thématiques sciences de la nature et de l’environnement.

Depuis le début des années 2000, mes activités se sont orientées principalement sur deux axes :

Souhait de voir les contrées les mieux préservées de la planète :  Déserts de Namibie (éléphants, lions et rhinocéros du désert), Australie, Tanzanie, Ouganda et ses grands singes, le Népal et sa grande faune, Bornéo, Malaisie péninsulaire, Costa Rica…

Prospecter de manière approfondie les massifs montagneux les plus sauvages d’Europe à la recherche de mes animaux favoris : les ours et les loups (Slovaquie, Slovénie, Croatie, Monts Cantabriques, Roumanie, Bulgarie, Abruzzes, Carpates polonaises). A l’avenir, je pense accentuer cette activité pour parfaire mes connaissances et photographier ces animaux.

Pour terminer, en ce qui concerne la photographie de nature et mon entrée au sein de l’ASCPF, mon souhait principal est de transmettre l’émotion que l’on ressent au contact des grands animaux sauvages ou à la traversée d’une forêt primaire. Il faut montrer que la nature peu perturbée existe encore et qu’il est donc nécessaire de se battre pour que la vie sauvage puisse continuer à s’exprimer dans ses derniers bastions.