Migration en Pays Baltes : Printemps 2019

Texte et photographies : Alain Beaurain

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Au printemps 2019, je suis reparti dès que j’ai pu vers l’Estonie pour voir les Hareldes Boréales et les Macreuses Noires, à un moment où les oiseaux sont en plumage nuptial et sont de passage à des points particuliers, remontant vers la Finlande, puis au dessus du Cercle polaire Arctique où ils nidifieront.
J’avais quelques contraintes et je regardais avec inquiétude les comptages extraordinaires qui défilaient sur certains sites : vais-je arriver à temps pour voir encore ces oiseaux ?
En fait il aurait fallu que je parte une semaine plus tôt, mais je suis parti seul en voiture début Mai vers 2h30a.m. !
Nota : mon objectif n’était pas de réaliser des gros plans de canards (cela est d’ailleurs quasi impossible pendant ces migrations), mais de voir (de rêver) et rendre compte de ces vols en grands groupes habituellement n’étant rapportés que par les comptages réalisés par les Ornithologues Emérites locaux équipés de monoscope. Ainsi, il est relaté dans les Annales des passages de 500 000 Hareldes et 700 000 Macreuses noires  une journée de 1994, d’autres chiffres tout autant très élevés en 196… les pics baissant à 70 000 en 2002…
Dès que je suis arrivé en Estonie (le 3ème jour) je suis passé par les points les plus visités par ces canards, me basant sur les résultats de mon voyage d’automne (qui a eu au moins le bénéfice d’aller rapidement aux endroits les plus propices et limiter ainsi le nombre de kms inutile).
Ici, des milliers de Hareldes s’envolent à 8 km, il est midi, l’aérothermie est telle qu’il est difficile de faire mieux à ces distances..

Ensuite, superbe Dimanche (Mer d’huile) sur la première île où j’ai photographié Macreuses Noires et Hareldes, ainsi que d’autres canards, de loin puis de près au petit Matin (-4°C à 4h45).

Macreuses noires mâles et femelles volant au dessus d’une Harelde.

Mais pendant ce temps passaient 50 000 Macreuses Noires sur une autre île selon les comptages disponibles.

Ici un flock de Fuligules Morillons, en stationnement puis soudainement décollant au passage d’un rapace avant de se reposer.

Puis les macreuses noires mâles commencèrent à parader auprès d’une seule femelle alors que le soleil se levait.
Le soleil rasant donnant de beaux éclairages sur les Macreuses noires, d’abord l’un des mâle faisant un décollage long en ras vagues, sans doute pour impressionner la femelle, puis les autres suivant, et atterrissant, ce cycle se reproduisant de nombreuses fois.

Quelques hareldes boréales en stationnement avant de reprendre leur voyage au dessus du cercle Arctique, pour certaines, tellement fatiguées que les vagues de la Baltiques ne les fait pas fuir.
De mon côté, connaissant leurs conditions, je reste pendant un long moment à distance, sans aller plus loin, à plat ventre, puis reculant en rampant. Elles sont restées tranquilles à mon départ, afin de récupérer avant leur long voyage

J’ai rejoint la seconde île le surlendemain et j’y suis resté 2 jours (Comptage plus faible que les jours précédents, mais j’ai vu et photographié une parte des 10 000 Macreuses et 2 000 Hareldes qui passèrent entre 4h30 et 10h00 ; les photos jointes sont de type  » Documentaire « , les canards passant entre 5 km et l’horizon selon les groupes.

Macreuses noires…et ci-dessous de Hareldes ( Si si, visible sur les agrandissements), rattrapant un groupe d’Eiders à duvet.

Et pendant certaines traversées, soudainement, les flocks de Hareldes s’envolent pour se reposer plus loin.

On pourrait se demander comment ces Hareldes et Macreuses nourrissent en pleine mer, alors qu’habituellement elles se nourrissent de coquillages et mollusques dans les faibles profondeurs côtières ? Et bien, elles prennent des poissons.

Je suis aussi passé plusieurs matins  au Cap, où étonnamment les passages étaient moins nombreux.
Ici bas, Plusieurs Harles huppés Mâles en parade derrière une femelle ; et mon équipement d’affût exposé aux vents froids chaque matin.

Tous les jours, j’étais sur place à 4h30/45 local time, et à partir de 10h plus grand chose ne passait.
J’étais chaque fois (étonnamment) seul (les comptages étant apparemment réalisés le Samedi ou Dimanche ??) sur les sites ce qui me convenait parfaitement.
Le matériel utilisé était principalement le 800 mm, avec D500 ou D 850 selon.
Bon, voilà les nouvelles.
Je suis content, même si on peut faire mieux… J’ai envie d‘y retourner