Confinement et photographie

Ci-dessus : Crédit photo, Olivier Hervieu

16 mars 2020, la nouvelle est tombée, nous devons rester confinés chez nous à partir du 17 mars 2020, 12 heures ! Cela tombe plutôt mal avec le printemps qui revient et que nous attendions pour nous adonner à une activité photographique intense ! Les migrateurs reviendront sans témoins, les couples se formeront et se reproduiront tranquillement, les petits naîtront dans une nature paisible sans dérangement !

De notre côté, nous chercherons comment occuper nos journées mais la passion aidant, très vite, nous trouverons malgré tout des sujets photographiques, comme en témoigne cette article auquel ont contribué les membres de l’ASCPF avec des images faites exclusivement dans leur espace de confinement à partir du 17 mars.

La parole est aux membres.

Photo prise sur ma fenêtre de cuisine (comme à mes débuts). Je voulais une impression de mouvement et de lever de soleil en même temps. Comme la fenêtre est plein nord, le fond est toujours très éclairé et la branche est dans une ombre importante, j’utilise donc un flash sur les mésanges, sittelles, rouge-gorges (qui ne sont pas facilement effarouchés). J’ai utilisé une gélatine orangé sur le flash et une petite boite de lumière en tissus. Priorité ouverture à 7,1,  iso 200,  J’ai utilisé une correction de -1  pour foncer un peu le fond. Je suis à 1m 50 de la mésange derrière les vitres de la pièce, le flash est déporté dehors sur la fenêtre avec un transmetteur. Il est réglé à pleine puissance (suite à quelques essais préalables).
Appareil Photo 5D MK IV,  objectif Canon 300m F/4 à f/7,1, flash à  haute vitesse.

Michel Andrieux

Crédit photographique : Michel Andrieux

Cette période de confinement met les nerfs à ceux qui aiment être en pleine nature. Cela dit avec un peu d’imagination et de préparation, il est possible de réaliser des images qui, en temps normal, ne sont pas faites.
Lieu de réalisation : Paris 05
Détail du spot :
Première fenêtre la salle à manger : branche servant d’atterrissage et abreuvoir, dissimulée dans le feuillage.
Deuxième fenêtre la cuisine : Positionnement des géraniums pour obtenir de la couleur.
Troisième fenêtre : mise en place du matériel photo.

Benjamin Munoz Barbera

Crédit photographique : Benjamin Munoz Barbera

Voici une huppe fasciée. Elles viennent régulièrement se nourrir autour de la maison. J’ai essayé d’aménager des trous dans les murs en espérant qu’elles viennent y nicher. Rien à faire elles sont toujours sur d’autres sites proches. Peut être un jour… Patience et longueur de temps … Comme pour ce confinement !

Christophe Lemire

Crédit photographique : Christophe Lemire

Confiné au Domaine de Courson, Dame Martine me tient compagnie !

Hugues-Vincent Marché

Crédit photographique : Hugues-Vincent Marché

Voici mon compagnon, qui n’hésite pas à me foncer dessus pour récupérer les cacahuètes sur mon balcon. Cela fait bien 10 ans qu’il me côtoie ; plusieurs membres de l’ASCPF l’ont déjà vu venir à 1m50 de moi (distance recommandée) ! Je ne peux jurer que c’est le même qu’en 2007, mais il m’a montré sa progéniture (4 jeunes), qui ont sans doute retenu la bonne adresse…

Claude Suriray

Crédit photographique : Claude Suriray

En cette période de migration et en ces temps de confinement il ne faut pas hésiter à lever les yeux au ciel. J’ai eu la chance cette semaine de pouvoir photographier cette espèce d’oiseau rare, classée vulnérable et menacée de disparition à l’échelle mondiale.

Le responsable de la LPO des Hauts de France l’a identifié. il s’agit d’un “Boingus  Clandestinus” chargé de masques FFP2. J’ai tenu à vous la partager.

Bernard Deman

Crédit photographique : Bernard Deman

J’habite au 3ème étage d’un immeuble dans un parc depuis 6 mois. Pour la 4ème fois depuis que je vis ici, j’ai eu la chance, le deux avril au matin, de voir par la fenêtre de ma chambre un écureuil  qui m’a fait le plaisir de faire ses acrobaties à une distance photographiable, avec une lumière satisfaisante (équivalent 600mm). J’avais apprécié les fois précédentes mais par ces temps de confinement j’ai particulièrement apprécié ce moment !

Jean-Pierre Mériaux

Crédit photographique : Jean-Pierre Mériaux

Photo prise le 1er avril à 15 h 35 !
Un mâle d’Adela reaumurella, reconnaissable à ses très longues antennes et à sa forte pilosité, est venu butiner sur mes fleurs de Coronille, très parfumées. Il ne restait jamais plus de 3 secondes au même endroit ! L’espèce est très répandue en France, mais c’est la première fois que j’en voyais dans mon jardin (Val d’Oise). On en voit quelquefois des attroupements en forêt en avril.
EOS 7DII, Sigma Macro 2,8/150mm, 640 ISO, 1/500, f/10, trépied.

Bernard Mallet

Crédit photographique : Bernard Mallet

Sittelle torchepot. La sittelle est opportuniste quand à son site de nidification. Une cavité lui suffit, mais elle viendra parfaire l’entrée à l’aide de boue. Au bord de ma terrasse, cela fait 3 ans qu’un couple de sittelle investit le mur du voisin afin d’y nicher. Elles sont peu méfiantes et me permettent de nombreuses incursions photographiques.

Nicolas Périaut

Crédit photographique : Nicolas Périaut

Je voulais depuis longtemps explorer la technique du Focus Stacking qui permet d’empiler plusieurs photos prises avec une faible profondeur de champs pour donner une photo finale avec une plus grande profondeur de champs, tout en gardant la douceur des fonds réalisés a grand ouverture. Si cette technique peut être utilisée sur tout type de photos, c’est plus souvent en macro qu’on l’utilise pour donner plus de profondeur de champs.
On me pose souvent la question de savoir pourquoi utiliser cette technique plutôt que de fermer de diaphragme ?  la réponse est double : fermer le diaphragme ne permet pas d’obtenir des profondeurs de champs aussi grandes que le focus stacking ou l’on peut techniquement mettre plus d’un centimètre de profondeur de champs sur des sujets de petite taille. Enfin en macro, trop fermer le diaphragme sur des optiques qui grossissent jusqu’à 5 fois ou plus avec des bagues allonges diminue beaucoup le piqué de l’optique et donne des photos de piètre qualité.
Le focus stacking permet donc d’allier l’optique à sa meilleure ouverture à la profondeur de champs que l’on souhaite avoir.
Pour réaliser cet empilement d’images il faut bien sûr un sujet relativement immobile, et une très bonne stabilité. Pour ce faire je monte un studio macro, soit en intérieur, soit en extérieur mais à l’abris du vent.
Mon équipement est composé d’un minipod Novofelx  (que je remplace par un étau sur un bord de table en intérieur), qui est surmonté d’un rail de mise au point Novoflex , d’une rotule de mise à niveau Novoflex, et d’un deuxième rail micrométrique qui est monté dans l’axe de l’objectif.  Enfin j’utilise 3 éclairages led permanents équivalents à 7000 lumens et qui sont alimentés en 12V (une petite batterie de moto sur le terrain, ou un bloc alim de 12v en intérieur).
Depuis le début du confinement, je me suis fixé l’objectif de photographier toutes les fleurs qui poussent dans mon jardin, la plupart étant de toutes petites fleurs allant de 2mm à 1,5 cm, et de présenter quotidiennement sur Facebook une nouvelle fleur.  Sur ce travail, la moyenne des photos empilées pour donner une photo, est de 80 photos, la profondeur de champs de mon MPE 65 (65mm pouvant aller d’un rapport 1:1 à 5:1) n’étant que de 0,05 mm au rapport 5:1 a F4.
Bien évidemment, pout empiler les photos, j’utilise un outil précieux, le logiciel « Helicon focus », qui permet de séparer toutes les couches de nettetés pour les fusionner en fin de traitement.
Sur cette crosse de pissenlit, qui est au rapport 2:1, je voulais séparer 2 rangées de graines sans pour autant donner une trop grand profondeur de champs. Pour ce faire, j’ai donc réalisé une centaine de photos et limité mon empilement à ce qui me paraissait le plus esthétique (une cinquantaine de photos).

Olivier Hervieu

Crédit photographique : Olivier Hervieu

C’est la dure épreuve du confinement, des affûts qui durent des heures dans l’inconfort de ma chaise longue….avec les visites et  le chant des oiseaux, trop dur, il va me falloir un soutien psychologique…

Yvon-Henri Houzier

Crédit photographique : Yvon-Henri Houzier

Depuis plusieurs jours je traquais les habitants de mes pots de fleurs quand j’ai aperçu cette minuscule araignée, à moitié cachée sous une plante. L’occasion pour moi de m’exercer à la photo à fort grossissement (x2,5), à main levée. A ce rapport là, il ne faut pas que l’insecte soit trop vif, comme le sont les fourmis du même pot de fleur !.
Canon M5 et objectif Laowa 2,5 – 5,0x – F/2,8—16

Pascale Hervieu

Crédit photographique : Pascale Hervieu

Morio (Nymphalis antiopa) butinant une aubépine. Cette espèce assez rare en forte régression en France est encore assez fréquente sur ma commune. À l’occasion de mes promenades quasi-quotidiennes durant toute la période de confinement, je l’ai rencontré à plusieurs reprises.
Mais ces escapades vitales m’ont permis d’observer et de photographier de nombreuses autres espèces. Il est vrai qu’autour de mon petit village de montagne (960 m d’altitude, 70 habitants), dans un rayon d’un kilomètre, la nature est déjà diversifiée. Sur une amplitude de 800 m à 1200 m d’altitude, on y rencontre des ripisylves, des prairies mésophiles et calcicoles, des landes à genêts des ausétans, à genêts purgatifs et à ciste, ainsi que des boisements de chênes verts et pubescents. J’y ai rencontré lors de mes promenades une biche, un écureuil roux, des lézards verts occidentaux, de nombreuses espèces de papillons (dont le Voilier blanc et le très localisé Azuré des orpins) et autres arthropodes… L’avifaune n’était pas de reste : outre les bouvreuils, accenteurs alpins, fauvette grisette et autres passereaux, j’ai pu observer à plusieurs reprises gypaètes barbus, aigles royaux, faucons crécerelles et pèlerins, éperviers. Finalement, cette période contrainte a été plus que supportable, la principale frustration étant d’avoir raté la meilleure période pour approcher les ongulés sauvages.

Alain Mangeot

Crédit photographique : Alain Mangeot

Les oiseaux viennent tout l’hiver pour manger les graines que je mets dans les mangeoires , ils  sont donc habitués à venir mais je n’avais jamais vu le nourrissage de ces jeunes  oisillons de moineaux domestiques ; Ils viennent tous les jours mais sont très farouches.(J’ai la chances cette année qu’un nichoir soit occupé par des mésanges charbonnières et qu’un couple de merles aient fait leur nid dans ma haie .)
Assise sur mon transat et un peu cachée par mes rosiers j’ai pu  observer cette petite famille lorsqu’ils étaient dessous le cerisier.
Nikon D750  tamron 150 – 600  ; 1/1000 ( j’avais oubli de baisser la vitesse …) iso 1000  (iso automatique ) F: 8

Dominique Martin

Crédit photographique : Dominique Martin

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Cerf-souris
Festival de Montier-en-Der 2019

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