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  • en réponse à : Fabrice Milochau #23266
    Fabrice
    Participant

      Merci à tous pour votre accueil,

      ce fut un plaisir !

       

      en réponse à : Fabrice Milochau #23193
      Fabrice
      Participant

        Bonjour,

        Merci pour le bonjour de Serge H, qui est en effet un homme délicieux.

        L’interprétation du spectateur est au final la seule qui va rester ; elle est parfois en adéquation avec celle du photographe, parfois non. De cette « peur » nait des légendes photos ou des explications à rallonge de la part de certains photographes, mais la plupart se contentent de donner un titre à leur image. La notion de titre est importante car c’est le seul moyen d’orienter le ressenti ou l’interprétation d’une photo à long terme. C’est aussi un test simple pour le photographe lui-même : on peut avoir beaucoup de mal à trouver un titre « original » lorsque l’on ne sait pas trop soi-même pourquoi on a pris telle ou telle photo… Aussi la gymnastique du titre permet à l’auteur de s’interroger sur sa propre démarche, et de constater à l’occasion le vide intersidéral associé à une image -)) :wacko:  Rassurez-vous cela nous arrive à tous. Mais ce qui est intéressant c’est que cela peut nous inciter à une certaine introspection, à réfléchir davantage au sens de notre démarche photographique, et peut-être à commencer d’en construire une…

         

        Genèse – © f milochau

        en réponse à : Fabrice Milochau #23141
        Fabrice
        Participant

          Retour en forêt, l’un de mes milieux fétiches, avec l’exploitation du format carré.

          Il s’agit d’une photo argentique, en traitement croisé, recadrée en carré. J’aime beaucoup cette référence au 6×6, qui apporte à la fois une dimension vintage, artistique et surtout une assise particulière du paysage… c’est comme si la composition (lorsqu’elle est réussit) était encore plus parfaite. Ici je tenais à faire une référence assumée à  la peinture.

          Le coté verdâtre colle bien avec le milieu forestier et la gamme des contrastes, qui va du subtile au fort, fait tout l’intérêt de cette photographie. Ici, l’air est palpable grâce à la brume et donne une vrai matière au vide qui du coup semble animé… Cette photo n’est jamais figée ou inerte, elle vibre en permanence : c’est un peu le Graal d’une photo de paysage, et ce qu’il faut s’efforcer d’atteindre. Ceci ne veut pas dire qu’elle est magnifique aux yeux de tout le monde, mais que ceux qui vont l’aimer ne vont jamais s’en lasser.

           

          en réponse à : Fabrice Milochau #23139
          Fabrice
          Participant

            Pascale,

            ta question est très vaste ; en soi, c’est l’objet de tout un livre (« les secrets de la photo de paysage » ed Eyrolles par exemple…).

            Les choix relèvent du cas par cas, mais c’est avant tout une question de feeling et d’éléments forts dans la situation : il y a toujours un élément déclencheur, parfois c’est le ciel, un arbre, une composition graphique, une lumière… ensuite c’est une analyse immédiate des plans et de leur organisation, la c’est une question d’équilibre, d’harmonie. Ce que tu a vu avec les triangles est ici un jeu de pointes en fait : pointes qui répètent le motif d’une montagne, comme une répétition symbolique qui ne cesse d’élever le regard vers le haut…

            Ce que je déplore avec le format vertical c’est que les boitiers ne font souvent pas pivoter l’écran dans ce sens : une hérésie à mes yeux, qui sabote littéralement ce type de cadrage… Nikon ou Sony par exemple sont nuls dans ce domaine avec leur écrans sur charnières dignes de l’age de pierre…bref….

            Il n’en reste pas moins que l’art de la composition est le nerf de la guerre en matière de paysages ; on peut se foutre de l’exposition en faisant des Raw passables ou insipides qui seront rattrapés en post traitement, mais le cadrage lui fait toute la différence entre deux photographes…

            On reparlera de tout ça en live avec plaisir !

            en réponse à : Fabrice Milochau #23121
            Fabrice
            Participant

              Un peu de montagne, avec juste le plaisir de contempler …

              Le très grand angle est indispensable, et puis utiliser les couleurs pour jalonner le paysage, induire la profondeur.

              Ps : ne pas negliger le format verticale ! ce dont les fabricants de boitier devraient se souvenir ! (orientation écran)

              en réponse à : Fabrice Milochau #23115
              Fabrice
              Participant

                Restons au Botswana, avec cette photo de « logique animalière inversée »…

                Comme vous le voyez, les animaux sont flous et constituent une partie de l’arrière-plan, tandis que l’arbre mort est en vedette. Habituellement on aurait plutôt cherché l’inverse. Mais en fait, cette composition met tout le monde en valeur, même les éléments flous, tout en attirant l’attention sur cet arbre qui aurait pu passer inaperçu ; c’est cette approche décalée qu’il faut tenter de cultiver et développer lorsque l’on intègre le facteur paysage dans son travail photographique. Inverser parfois la logique des choses, remettre en question son schéma habituel pour s’ouvrir à des prises de conscience différentes et plus larges… Et ce, toujours dans la perspective d’observer et témoigner de l’ensemble d’une scène.

                en réponse à : Fabrice Milochau #23074
                Fabrice
                Participant

                  Bonjour, et merci pour ces premiers commentaires de membres téméraires qui osent s’intéresser aux paysages dans ce fief de l’animalier …-)) !

                  A propos d’animaux, voici une photographie des plaines de l’Okavango où les éléphants vont boire en processions le soir venu. Le paysages, les animaux, la flore, le ciel, tout cela n’est qu’une segmentation artificielle et parfois néfaste qui rompt le lien universel qui unit « toutes choses » dans la Nature ; faire une photo de paysage, c’est aussi témoigner le plus souvent possible de cette unité primordiale.

                  De ce point de vue, les chapelles photographiques sont dérisoires et souvent un peu ridicules, entre aficionados de telle ou telle spécialités… Le fossé ne se creuse qu’en terme de motivations personnelles, c’est vrai, mais aussi et surtout de particularités techniques (matériel, connaissances empiriques) : c’est à ce niveau qu’il est important de construire des passerelles entre les photographes et leurs savoirs, pour que chacun d’entre nous (les photographes-Nature) puisse ouvrir sa conscience à l’ensemble, au delà du particulier…

                  en réponse à : Fabrice Milochau #23055
                  Fabrice
                  Participant

                    Une photo volée, sur les rives de la mer morte où une jordanienne contemplait l’horizon…
                    L’espace est l’une des clefs du paysages ; laisser le vide respirer, ne pas combler à tout prix.

                    en réponse à : Fabrice Milochau #23034
                    Fabrice
                    Participant

                      Diapo – Jura

                      Cette photo est assez ancienne, mais illustre bien la façon dont un site peut être mis en scène par le photographe. Une petite cabane, au bord d’un lac gelé, prend tout à coup un air de Grand Nord canadien en étant placée dans cet entrelacs de branches ; ce rideau en premier plan apporte un effet de nature sauvage, de foret dense, qui dépayse complétement le spectateur… Ce petit jeu ne marche qu’avec la participation de la lumière du soir qui cible une partie seulement  des arbres, ce qui aide à différencier clairement les plans ; sans cela, l’image serait très brouillonne , limite illisible.

                      Jura

                      en réponse à : Fabrice Milochau #23024
                      Fabrice
                      Participant

                        Bretagne celtique…

                        La fascination vient parfois d’un sujet centrale, notamment en forêt, mais cette composition nécessite un sujet principal fort, souvent emprunt d’une certaine symétrie, comme cette roche sacrée.

                        Ce cas de figure reste cependant assez rare et transgressif, car échappant à la traditionnelle règle des tiers.

                        A noter que le contraste des éléments/matières (végétal-minéral) est toujours intéressant à exploiter pour faire exister un sujet ; la vibration n’est pas la même, et cette « énergie » passe dans l’image…

                        Bretagne celtique

                        en réponse à : Fabrice Milochau #23023
                        Fabrice
                        Participant

                          Bonjour à tous,

                          Ravi de partager avec vous, une fois n’est pas coutume à l’ASCPF, pour parler de paysages…!

                          S’agissant de mes médailles et hautes distinctions, je vous invite à consulter mon site, ce sera plus simple -))http://www.fabrice-milochau.eu/

                          Pour résumer, je dirais simplement que je suis un arpenteur de paysages et de nature la plus sauvage possible depuis plus de 20 ans. J’ai essentiellement travaillé dans le monde de la presse magazine et suis l’auteur d’une 15zaine de livres. J’accompagne également des safaris-photos dans différents pays du monde avec Objectif Nature, et j’ai développé une approche d’art contemporain (sculptures photographiques) via mes photographies…

                          Voici ce que je peux vous dire de ma démarche de photographe :

                          Un  paysage  nous  apprend  bien  davantage  sur  notre  imaginaire  que  sur la configuration d’un lieu ; à travers lui s’entame  un  grand  voyage  intérieur.  Souvent  je  me  suis  entendu  dire  que  mes  photographies  étaient dépaysantes, qu’elles évoquaient d’autres latitudes d’autres mondes.  Instinctivement,  c’est  vrai,  j’ai  toujours recherché  l’ailleurs :  la  plupart  du  temps  je  le  vois  et  le  ressens presque partout. Une sorte de prédisposition à oublier où je suis et ce qui devrait m’être familier. Je m’ouvre systématiquement à la découverte.

                          Pour  moi,  l’essentiel  n’est  pas  dans  l’anticipation  et  sa  cohorte  de repérages, mais dans l’ouverture d’esprit ; le regard  qui  se  pose,  la  symbiose  avec  l’environnement,  le  plaisir  d’être  là, au présent, comptent davantage que mon  projet  final.  J’avance  d’un  pas  tranquille,  attentif  à  chaque  rayon  de lumière, à chaque scène qui s’offre à moi. Mes photographies ne sont pas le fruit de ma volonté, elles me sont proposées par la  nature, offertes par le hasard. Rien n’est sure. Le moment vécu prend le pas sur la garantie du résultat…

                          Cette  approche  est  une  source  intarissable  d’émotions  car  elle  s’ancre  profondément dans l’instant ; ce qui est ressenti  l’est  sans  détours,  sans  artifices.  Les  sentiments  n’en  sont  que  plus vifs, plus acérés. Ils naissent d’une ombre,  d’un  souffle,  d’une  perspective ; ce ne sont plus les mots, la géographie oules concepts qui déclenchent nos  sensations  comme  des  processus  attendus,  mais  la  simple  vérité  des  sens.  J’espère  alors  que  ce qui sera intensément  vécu  sera  intensément  ressenti  par  le  spectateur.  Cet  exercice  mène  à  un  dépaysement systématique  car  je  ne  cherche  jamais  à  illustrer  ce  que  l’on  s’attend  à  voir ;  la région et ses stéréotypes sont oubliés, les paysages que je découvre n’ont plus aucune nationalité. Pour voir l’ailleurs, il faut être nulle part.

                          Chacun  de  nous  entretient  sa  propre  perception du  monde,  à  travers  le  filtre  de  ses  sensations,  de  son éducation,  de  sa  culture ;  photographier  est incontestablement un acte subjectif et créateur. Mais c’est aussi, et surtout,  un  acte  de  partage ;  on  peut  partager  ses  joies  et  sa  mélancolie,  comme  livrer  ses  rêves  ou  ses convictions.  C’est  le  sens  de  mes  photographies :  une  contemplation  admirative  de  ces  équilibres  subtils entre ciel  et  terre,  et  une  invitation  militante,  un  plaidoyer  passionnel  pour  ces  paysages  sauvages  que  j’aime  tant.

                          Il  ne  s’agit  pas  simplement  de  proposer  de  belles  images,  mais  de  projeter  le  spectateur  dans  ses  propres émotions,  de  montrer  ces  instants  et  ces  détails  particuliers  qui engendrent le mystère, font appel aux arcanes de  notre  inconscient  et  inscrivent  nos  rêves  dans une  réalité  contemporaine.  Un  regard différent sur la nature, un  regard  de  photographe  certes,  mais  qui  suggère  une  deuxième  lecture  de ces paysages, comme une porte ouverte  sur  un  monde  oublié,  caché  au  plus  profond  de  nos  inconscients,  un  royaume  extravagant  propice  à tous les enchantements…

                          La  photographie  est  rarement  perçue  comme  un  art,  en  particulier  la  photo  couleur : elle est si proche du réel que  nous  avons  l’impression  que  c’est  simplement  le  réel.  Le  noir  et  blanc  gomme cette dimension colorée et devient  naturellement  différent  de  la  réalité ;  on  admet  donc  plus  volontiers  qu’il  puisse  être  « artistique »  et transcender  le  quotidien.  La  couleur  s’avère  pourtant  un  magnifique  outil  créatif ;  c’est  un  langage en soi, une faiseuse  de  rêve  tout  autant  qu’un  stimulant  émotionnel.  Certes,  elle  décore,  elle  enjolive,  elle  distrait  à l’occasion,  mais  fait  aussi  bien  davantage :  la  couleur  va  au-delà  de  la  forme,  elle  l’habille,  la  modèle, la rend agissante. C’est une vibration. Dans certains contextes, elle baigne toute chose, même l’air !

                           

                           

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